« Des comprimés de magie » — c’est la belle formule par laquelle Giono qualifiait les Sonates de Scarlatti. De plus puissants, ajoutait-il, je ne connais pas, « ni qui, d’un si petit volume, puissent déchainer soudain une telle abondance de couleurs et d’images ». La formule pourrait valoir pour les récits de Michon, son art du bref, la force hallucinatoire des images que sa phrase fait surgir.
Les trois études magistrales sur l’oeuvre de Pierre Michon que signe ici Jean-Claude Pinson sont écrites par un philosophe et poète reconnu, proche de l’auteur de Vies minuscules et Rimbaud le fils. Elles invitent le lecteur à parcourir l’oeuvre de Michon en suivant trois chemins distincts mais entrecroisés : celui du religieux et du sacré à partir de George Bataille ; celui de l’amour et de ses temporalités en regard des Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes ; celui des limites de la mimésis et du récit qui dévoile, en toile de fond, le dialogue secret qu’entretient Pierre Michon avec l’oeuvre d’Antonin Artaud.
Collection Théodore Balmoral, éditions Fario, 104 pages, 14€
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