Une histoire d’amour un peu martienne. Avec six personnages en vadrouille entre Bruxelles et Lisbonne, à la poursuite d’une présumée chanteuse de fado. Six personnages (six fantômes) en quête de voix : un sosie de Baudelaire, un pseudo Pessoa, un double de Janacek, un certain Cælebs, Leopardi presque en personne et, sorti un peu sonné de son affaire, le narrateur, auquel les autres, experts en musique et paroles, ne manquent pas de prodiguer quelques conseils thérapeutiques et techniques (comment, par exemple, pour se réchauffer, faire prendre sous les flocons le feu d’une prosodie neuve).
Sept variations sur l’amour, la musique et la poésie. Avec dialogues et chansons (la confrérie, semble-t-il, s’est mis en tête d’écrire un opéra).
Mise à plat et mise en musique (une musique assez souvent ironique et grinçante) du discours sérieux de l’éthique. Non tant pour annuler le sens de ses questions que pour tenter de retrouver, comme dans les marges d’un cours, une philosophie incarnée.
Mise à l’épreuve aussi de la poésie. Pour voir de quel « lyrisme » elle est encore capable quand on y fait tomber la prose de la vie ordinaire. Pour qu’ainsi métissée elle puisse être adressée, peut-être, à un « peuple qui manque ».
poèmes et proses, éditions Champ Vallon, 2001, 144 pages.
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